Le 5 novembre 1941 nous avons quitté Boscombe Down pour un vol spécial au-dessus du nord de la France. La pression d’huile de notre moteur droit a lâché, nous avons perdu de l’altitude et alors l’hélice est tombée. Nous avons dû abandonner l’avion qui, un fermier me l’a dit plus tard, s’est écrasé et à brulé à Saint d'Aubin Aubigné. Le reste de l'équipage était F/Lt. C. BULL, P/O GRISMAN, P/O CUNDALL, F/Sgt. STATHAM, Sgt. SHEFFIELD et l'opérateur radio dont j'ai oublié le nom (Sgt. GANNON J.). 24 heures après mon atterrissage, un fermier m'a dit que trois membres de l'équipage avaient été prisonniers.

J'ai atterri à 20 h 45 à Hédé où j'ai caché mon parachute et j’ai marché vers Montreuil-sur-Ille. De là j’ai suivi la voie ferrée en direction de Rennes. Je me suis arrêté vers 4h30 et j'ai dormi dans une haie. là j’ai suivi la voie ferrée en direction de Rennes. On m’a donné de la nourriture et des vêtements dans une ferme des environs et j’ai marché en direction de à Vern, au sud de Rennes, où j’ai dormi pour la nuit dans une étable. Le 8, j'ai pris le train à Vern pour Segré via Châteaubriant. De là je me suis rendu en autobus à Angers, où j'ai acheté un macintosh (imperméable) et un rasoir. J’ai rencontré en ville un fermier qui m’a emmené dans une grande maison à proximité où je suis resté pendant quatre jours. Le Wing Commander GILCHRIST (S/P.G. (-) 672) avait habité avec cette famille pendant un certain temps à l'été 1941. J’ai également entendu parler de deux soldats anglais qui parlaient français et qui avaient franchi la ligne de démarcation et s’étaient dirigés vers la Suisse. Mon ami n’a plus aucunes nouvelles d’eux.

Le 12 novembre j’ai quitté la maison avec le fils de la famille qui servait de guide. Il m’a accompagné jusqu’en Espagne et il est maintenant en Angleterre comme volontaire pour les Français Libres. Nous sommes allés d’Angers à Tours dans la camionnette d’un commerçant et nous avons passé la nuit dans cette ville. Le lendemain nous avons franchi la ligne de démarcation dans un camion à Loches. Le 15 novembre nous avons pris le train pour Perpignan via Toulouse. Nous sommes restés là avec des amis jusqu’au 9 décembre. Le lendemain un guide, trouvé par nos amis, nous a menés à travers les montagnes depuis Banyus vers la gare située immédiatement au nord de Figueras. De là nous avons pris le train pour Barcelone où nous sommes restés jusqu’au 19 novembre. J’ai ensuite été emmené en voiture à Madrid que j’ai quitté le 3 janvier 1942 pour Gibraltar.